Quatre questions à Guillaume Renoud, professeur au JC Pontévallois

« Permettre à 2024 jeunes issus de milieux et de classes sociales différent(e)s de se rendre aux JO 2024 » : tel est l’objectif de Guillaume Renoud, professeur à Pont-de-Vaux dans l’Ain. Le 2e dan de 33 ans nous explique sa démarche.

Guillaume Renoud (à dr.), le 8 décembre 2017 avec Alain Vastine. Le père d’Alexis a fait don au projet de la tenue que portait son défunt fils lorsqu’il est devenu champion du monde de boxe.
©DR/L’Esprit du judo

Quelle est la genèse de « 24 pour tous, Tous pour 1 » ?

Le projet a germé en moi depuis un moment. Je pense que mon travail dans un petit village de Bresse [Romenay, la commune en question, recensait selon l’INSEE 1665 habitants en 2014, NDLR] mais aussi les différents métiers que j’ai exercés (éducateur sportif, professeur de sport, éducateur spécialisé, professeur de judo et animateur territorial) m’ont permis de rencontrer différents types de population et d’observer différentes problématiques, et ceci dès l’enfance. Aujourd’hui, dans une société qui est devenue de plus en plus individualiste, je suis confronté à beaucoup de personnes, jeunes et moins jeunes, qui manquent cruellement de confiance en elles. Or comment réussir à faire confiance aux autres sans avoir déjà confiance en soi-même ? Je me suis donc projeté sur l’apport du sport et ses bienfaits, non pas uniquement dans la pratique, mais aussi dans les valeurs, dans le rapport avec les autres. Au judo par exemple, un ouvrier pouvant être plus gradé qu’un banquier, ce dernier lui devra le respect. Les codes ne sont pas les mêmes que dans la société. C’est de ce constat que part mon projet.

En quoi consiste-t-il, précisément ?

J’ai voulu partir sur une exposition qui tournerait sur le sport. Cette exposition sera itinérante et essaiera d’aller au plus près des personnes, notamment dans les villages isolés. De plus, je suis convaincu que les mômes ont besoin de rêver, de se projeter, de vivre des expériences. Il me paraissait donc évident de monter un projet pour les enfants en vue des Jeux olympiques qui se dérouleront dans notre pays. Certaines personnes me diront : « 2024, c’est loin« . Pour ma part, je pense que tout va trop vite aujourd’hui. J’ai donc décidé de m’y prendre assez tôt pour aller au bout de ce projet, à savoir emmener 2024 enfants venus de toute la France aux JO de Paris en 2024. Montrer qu’en se serrant les coudes et en portant tous ensemble ce projet, qui est le mien mais aussi le vôtre, tout est possible, tout est réalisable ! Je souhaite également montrer, à travers des conférences qui seront menées par des champions, que tout n’est pas rose dans la quête de l’or olympique. Il y a de l’investissement et des sacrifices, beaucoup, mais il y a aussi des blessures, des doutes, un éloignement parfois de la famille. Il y a malheureusement aussi trop peu de personnes qui réussissent… Et après ? L’après. Que devenons-nous après avoir tout connu, tout gagné ? L’idée est donc de mettre en avant, en valeur, nos champions, d’hier et d’aujourd’hui, mais aussi ceux qui seront les champions de demain.

À quel stade d’avancement en es-tu aujourd’hui ?

Actuellement, je cherche à rencontrer ou à prendre contact avec un maximum de champions de tous les sports olympiques et paralympiques, des JO d’été comme des JO d’hiver. L’idée est de collecter des tenues portées par des champions pour les mettre en valeur à travers l’exposition. Je recherche également des artistes, professionnels ou non, qui seraient partants pour participer à ce projet en nous offrant une œuvre, une toile, une sculpture, sur le thème du « Bleu, blanc, rouge » et de l’olympisme. Enfin, je collecte également des timbres sur la thématique des JO. Ensuite, l’idée est de pouvoir inaugurer cette exposition itinérante, dans un premier temps localement à l’horizon de la rentrée 2018. Elle pourra ainsi être améliorée ou modifiée en fonction des retours que nous recevrons des visiteurs. Nous commencerons alors, dans la foulée, à programmer cette exposition dans les villes ou les villages souhaitant l’accueillir. En parallèle à tout celà, nous organisons et organiserons des manifestations pour collecter des fonds – journée « Girl’s Fitness », calendrier sur des sportifs, etc. Toute idée est bonne à prendre. Je me laisse donc l’opportunité d’aller à l’écoute des personnes qui souhaitent m’accompagner sur ce projet.

Comment la famille judo peut-elle t’aider à mener tout cela à bien ?

Je n’ai pas encore trop de contacts avec le milieu du judo. J’ai des amis et des connaissances dans les grands clubs comme Barbara Harel, Anthony Rodriguez ou Stéphane Trompille, mais n’ai pas eu encore l’occasion de pouvoir en parler à beaucoup d’autres. Quelqu’un comme Angelo Parisi par exemple participe déjà à ce projet. Actuellement en Italie, il n’a pas hésité à me contacter pour m’aider, et je le remercie pour ce geste. Je reste donc ouvert, grâce à votre soutien, lecteurs et lectrices de L’Esprit du judo, en espérant que vous puissiez en parler autour de vous. Si vous connaissez des champions, des championnes, des judokas ou autres sportifs, n’hésitez pas à leur faire part de ce projet et à les motiver à y participer. – Anthony Diao

 

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