Tout est ouvert en -57kg

Après les cinq médailles obtenues à Paris (deux d’or pour Clarisse Agbegnenou et Madeleine Malonga, l’argent de Margaux Pinot et le bronze pour Mélodie Vaugarny et Astride Gneto) les noms des sélectionnées pour le Grand Chelem d’Allemagne (Düsseldorf, 22-24 février), le Grand Prix du Maroc (Marrakech, 8-10 mars), le Grand Chelem de Russie (Ekaterinburg, 15-17 mars) et le Grand Prix de Géorgie (Tbilissi, 29-31 mars) sont désormais connus. Des choix qui mettent en lumière deux données :
-une mise en concurrence dans certaines catégories, en recherche d’un leadership clair. 
-sortir des jeunes combattantes, performantes en juniors, dans la perspective de les installer à la ranking-list et les confronter au circuit mondial. OBjectif ? Préparer, déjà, de la prochaine olympiade.

-48kg
La troisième place de Mélodie Vaugarny (SGS Judo) à l’AccorHotels Arena, qui bat joliment Mélanie Clément (Sporting Marnaval Judo) pour accéder un podium l’a fait du coup émerger comme une concurrente potentielle à la Marnavalaise, incontestable n°1 tricolore dans la catégorie depuis de long mois. C’est en effet un duel entre ces deux judokates que propose cette catégorie. Clément reste évidemment la Française la mieux classée à la ranking-list (15e) mais sa dynamique de résultats et ses prestations récentes donnent l’impression que cette dernière a du mal à briser le plafond de verre qui la sépare des meilleures mondiales de la catégorie. De son côté, Vaugarny, 38e, a séduit à Paris par son engagement et une capacité à faire tomber. Saura-t-elle reproduire ce type de performance ? Elles seront alignées toutes les deux aux GP du Maroc et de Géorgie.
La dernière sélectionnée de la catégorie est Shirine Boukli (FLAM 91), 101e mondiale, championne de France en titre seniors alors qu’elle n’est que junior 3e année. Un potentiel qui va continuer sa découverte du circuit international seniors puisqu’elle sera au GC de Russie après avoir participé aux GP de Hollande et d’Israël. Elle s’affiche, en effet, comme l’une des filles qui comptera pour Paris en 2024 dans la catégorie.

-52kg
Les choses paraissent assez claires dans cette catégorie. La n°1 nationale et à la ranking-list mondiale c’est Amandine Buchard (RSC Champigny). La n°2, Astride Gneto (Etoile Sportive de Blanc-Mesnil). Une n°2, 23e mondiale, qui aura l’occasion d’aller grappiller des points à la ranking-list au GC d’Allemagne et au GP de Géorgie afin de renforcer l’idée que si d’aventure Buchard connaissait un coup de moins bien, la cadette des Gneto serait une alternative solide car capable de glaner des médailles sur les grands tournois internationaux (deux médailles de bronze au GC de Paris en 2018 et 2019). Côté jeunes, aucune surprise à retrouver Coraline Marcus-Tabellion (FLAM 91, 86e mondiale) et Faiza Mokdar (PSG Judo, 64e mondiale). La première est médaillée de bronze aux championnats d’Europe juniors 2018 et 5e des championnats du monde juniors l’année dernière. Mokdar, elle, n’est (presque) plus à présenter : seule triple championne de France en cadets, juniors et seniors une même année, elle emporte aussi les titres européens en cadets et juniors, finissant, elle-aussi, 5e des championnats du monde. Une combattante, junior 1re année, qui a combattu sans aucun complexe il y a dix jours, ne s’inclinant que face à la Japonaise Shishime, vice-championne du monde à Bakou, l’année dernière et vainqueur du Grand Chelem français.

-57kg
Hélène Receveaux (US Orléans Loiret JJJ) avait affirmé son leadership sur la catégorie dès le début de l’olympiade. Médaillée de bronze aux championnats du monde 2017 à Budapest, elle qui s’était posée comme une concurrente à Automne Pavia dans la dernière ligne droite avant Rio. Mais depuis sa 3e place à Budapest, l’Orléanaise n’a pas enfoncer le clou même si elle fait partie des vingt meilleurs mondiales (17e). Du coup, la catégorie se cherche : il y a bien sûr Priscilla Gneto (Etoile Sportive de Blanc-Mesnil Judo), 23e mondiale actuellement. Championne d’Europe dans cette catégorie en 2017 mais qui a du mal à retrouver la performance depuis son retour de blessure ; Sarah-Léonie Cysique (ACBB Judo), 26e mondiale, la petite jeune qui monte : double championne de France seniors (2017 et 2018), 3e au Grand Chelem d’Allemagne 2018, 5e aux Europe en Israël, championne d’Europe et vice-championne du monde juniors l’année dernière ; Automne Pavia (OM Judo), revenue d’une grossesse et qui finit 7e à Paris il y a dix jours (la meilleure performance de la catégorie). Elle est 44e au classement mondial. Enfin, dernière sélectionnée, Maryline Louis-Sidney (Nice Judo), 86e mondiale, tout comme Cysique, incarne la « relève » puisqu’elle aussi sort des juniors, avec un titre de championne de France et, surtout, une médaille de bronze aux championnats d’Europe juniors 2018. Elle a fini également en bronze aux championnats de France seniors 2018.
En clair, une catégorie très ouverte.

-63kg
Les choses sont ici beaucoup plus nettes : Clarisse Agbegnenou (RSC Champigny) est l’incontestable leader française depuis des années et mondiale depuis le début de l’olympiade. Blessée en finale à Paris (sur l’action de la victoire), la triple championne du monde est au repos forcé. Pas de compétition pour la Reine « Clarisse » donc avant plusieurs semaines. Une catégorie où seulement deux combattantes sortiront pour l’instant jusqu’à début avril : La numéro 2 de la catégorie, Maëlle Di Cintio, 34e mondiale, vainqueur cette saison des Open d’Écosse en octobre 2018, des championnats de France, et de l’Open de de Bulgarie au début du mois. Et la nouvelle senior Manon Deketer (Etoile Sportive de Blanc-Mesnil Judo), 105e mondiale, sur le podium avec Di Cintio à Sofia (avec une médaille de bronze autour du cou) et 5e aux championnats d’Europe juniors 2018. De la même génération, Yasmine Horlaville (Eure Judo) n’est pas de la liste. Et c’est plutôt étonnant : elle est la troisième Tricolore classée à la ranking-list puisqu’elle est 45e, 5e aux championnats du monde juniors 2017 (battue par l’autre Française de la catégorie, Clémence Emé), cette dernière est déjà double médaillée nationale (2017 et 2018), 3e au GP du Maroc 2018 et 7e il y a dix jours à Paris, seule classée tricolore donc avec Clarisse Agbegnenou.

-70kg
La catégorie disposait, en Marie-Eve Gahié (FLAM 91), d’une leader prometteuse, très forte mais sans concurrente tricolore au niveau international. Ce n’est plus le cas. En effet, la vice-championne du monde en titre, 2e à la ranking-list mondiale, finit au pied du podium à Paris, battue par les deux Japonaises du jour alors que la même journée, Margaux Pinot (Étoile Sportive de Blanc-Mesnil Judo) finissait en argent. Une troisième médaille en Grand Chelem cette saison (après l’or à Abu Dhabi et le bronze à Osaka) pour la protégée d’Alain Schmitt en club. Remontée en -70kg en avril 2018, Pinot est déjà 17e au classement mondial et surtout, sur une dynamique très forte. La France dispose donc de deux combattantes françaises parmi les vingt meilleures mondiales. Une configuration plutôt rare puisque seulement présente, aussi, en -78kg. Chacune aura une sortie : le GP du Maroc pour Pinot, le GC de Russie pour Gahié. Dernière sélectionnée de la catégorie, Clémence Emé (RSC Champigny), 102e mondiale, 3e aux championnats du monde juniors 2017 (en -63kg), médaillée nationale 2018 dans sa nouvelle catégorie, elle fait partie de cette génération de juniors que le staff souhaite sortir pour préparer l’avenir. Elle a fini 5e au début de saison à l’Open d’Écosse.

-78kg
La victoire de Madeleine Malonga (Etoile Sportive de Blanc-Mesnil Judo) à Paris, où elle bat Audrey Tcheuméo (US Orléans Loiret JJJ) en ¼ de finale fait d’elle, pour l’instant, la légitime n°1 de la catégorie, puisque cette victoire s’inscrit dans une dynamique débutée depuis le début de la saison précédente, avec entre autres, des médailles de bronze remportées aux Grands Chelems du Japon et de Paris, mais surtout un premier titre européen (remporté face à Tcheuméo), il y a un an à Tel-Aviv. Cette saison elle finit 5e au Masters. Actuellement, Malonga est 3e mondiale, Tcheuméo, 7e. Si la première ne sort plus pour l’instant, la seconde sera alignée aux Grands Chelems d’Allemagne et de Russie. Outre, la double médaillée olympique il n’y aura qu’une autre combattante à être sélectionnée en la personne de Sama Hawa Camara (RSC Champigny), 25e mondiale, non classée à Paris mais en argent au GP de Hollande en novembre et qui sortira elle aussi deux fois : en Russie et en Géorgie. Pas de sélection pour la championne de France en titre, Julie Pierret (La Couronne Grand-Angoulême Judo), non classée en Hollande et à Paris où elle s’incline face à la Japonaise Umeki (4e mondiale). 72e mondiale, son second titre national ne semble visiblement pas à l’instar de plusieurs masculins ou de Valentine Marchand (voir plus bas) être un argument suffisant selon le comité de sélection pour lui offrir pour l’instant une nouvelle chance à l’internationale.

+78kg
L’information majeure dans cette catégorie, c’était bien sûr le retour à la compétition de Romane Dicko (Etoile Sportive Blanc-Mesnil Judo), dix après sa dernière sortie qui s’était soldée par sa victoire aux championnats d’Europe en Israël ! Patatra ! Devant reprendre lors du GP du Maroc, la junior 3année est à nouveau blessée, cette fois-ci au genou. On parle d’une possible opération. Une catégorie où il y aura donc finalement trois combattantes en lice : on retrouvera Anne-Fatoumata M’Bairo (RSC Champigny), première Tricolore à la ranking-list (15e), Julia Tolofua (US Orléans Loiret JJJ, 61e mondiale) et la jeune Léa Fontaine (Sainte Geneviève Sports Judo, 92e mondiale). Le comité de sélection a aligné la première , en bronze au GP de Hollande puis non classée au Masters et à Paris, sur trois compétitions : GC d’Allemagne et de Russie et GP de Géorgie. La seconde combattra ce week-end à Düsseldorf alors que la troisième ira à Marrakech. On remarquera l’absence de Laura Fuseau (FLAM 91), junior 2e année mais déjà médaillée mondiale juniors l’année dernière et troisième Française à la ranking-list (57e mondiale). Une fille clairement dans les critères de la relève 2024, ainsi que celle de Valentine Marchand (AJA Paris XX), championne de France en titre, 22 ans seulement et 75e mondiale, qui a fini 7e au GP de Hollande (en perdant contre la future vainqueur, la Biélorusse Slutskaya).