27 avril 2014 – Montpellier (Hérault)

La France en or chez les filles, en bronze chez les garçons

 

18 h 25. Finale féminine – La France sacrée !

Forte de ses quatre médaillées d’or en individuel dont trois étaient alignées (Pavia, Agbegnenou et Andéol, Bonna et Emane complétant l’équipe), la France partait favorite même si le rendez-vous allemand avait tout du traquenard avec quelques judokates de calibre mondial, dont Kraeh (-52 kg), Roper (-57 kg), Vargas-Koch (-70 kg), et Konitz (+78 kg). La première surprise venait de la composition de l’équipe d’outre-Rhin : Tarangul (normalement en -52kg) combattait dans la catégorie supérieure tout comme Miryam Roper qui était alignée en -63kg. L’encadrement avait aussi préféré Marzok au détriment de Vargas-Koch. et chez les lourdes, Louise Malzahn avait pris la place de Konitz. Un choix étonnant… dont on se demande encore à quelle logique il pouvait répondre. La thèse du pari du décalage ne tient pas tellement qaund on prétend avoir une chance de vaincre Pavia en alignant la -52 kg Tarangul et Clarisse Agbegnenou avec la -57 kg Myriam Roper. Les Allemandes avaient-ils seulement la volonté de tenter de prendre ce titre auquel elles pouvaient prétendre ? Quoiqu’il en soit, les Allemandes commençaient parfaitement, Kraeh qui crucifiant Bonna à 20 secondes de la fin sur harai-goshi alors que, jusque-là, les débats avaient été équilibrés. Mais Pavia s’empressait de remettre la France en course dans le premier combat déséquilibré de cette finale. La pauvre Tarangul subissait les uchi-mata de la championne d’Europe tout en se faisant traîner sur le tapis.  Un à mi-combat pour yuko, un autre à deux secondes de la fin pour waza-ari. 
En -63kg, après deux minutes de bras de fer qui montrait là encore que Roper ne pouvait pas vraiment faire face à la puissance d’Agbegnenou, la Française sur une attaque de son adversaire suivait très vite au sol pour un hon-gesa-gatame qui donnait l’avantage à la France. Victorieuse de Pavia au championnat du monde, Roper n’aurait-elle pu tenter de faire douter la récente championne d’Europe ?
Gévrise Emane parachevait le succès français en prenant à son compte le combat contre Marzok – préférée à la vice-championne d’Europe, vice-championne du monde et numéro deux mondiale Vargas-Koch ! Et c’est seulement après 15 secondes qu’elle trouvait la faille grâce à son « spécial », un sode-tsuri-komi-goshi très vif et précis. Waza-ari. Si elle n’était pas vraiment mise en danger après, un kubi-nage fulgurant de l’Allemande la surprenait à 1’45 secondes de la fin qui ne marquait, heureusement, que yuko. 
La fin du combat serait parfaitement maitrisée par la Française, qui savourait cette victoire, après la cruelle désillusion de vendredi et son élimination au premier tour. 3 à 1. Le score était scellé et la victoire dans la poche de Françaises qui n’ont jamais tremblé durant cette compétition. Emilie Andéol se faisait battre en prenant deux shidos de plus que son adversaire Luise Malzahn pour gardes croisées trop systématiques. Mais le résultat est anecdotique. 
Premier titre en équipe pour les féminines françaises depuis le sacre de Paris aux Monde en 2011 et au championnat d’Europe d’Istanbul la même année… contre ces mêmes Allemandes. Battues en 2012 par les Russes, en 2013 par les Néerlandaises, les Françaises on depuis gagné en autorité. La puissance de frappe irrésistible de Pavia et Agbegnenou, désormais inarrêtables, n’y est pas pour rien. Gévrise Emane toujours vaillante au poste et pleine d’expérience, Emilie Andeol désormais championne d’Europe agglomèrent autour de ces deux leaders naturels un groupe de plus en plus puissant et prêt à prendre ses responsabilités. On aurait bien aimer les voir nénamoins faire face à la meilleure compo d’équipe allemande et aux Néerlandaises tenantes du titre et carrément absentes. 

18 h. La France se contentera du bronze

Face à une équipe slovène emmenée par son -73kg et troisième vendredi, Rok Draksic, la France se présentait sur le tapis avec la volonté bien affirmée de remporter cette troisième place et de dépasser la déception de l »élimination par la Géorgie.
En -66kg, Korval dominait le Slovène Gombosc aux pénalités dans son style si personnel… finissant même une séquence dans un panneau publicitaire. La dynamique était lancée.
Venait alors le combat de cette médaille de bronze, entre Legrand et Draksic, demi-finalistes vendredi et dont Legrand était sorti superbement vainqueur. Autre combat, autre résulat. Legrand ne trouvait pas la clé pour forcer le verrou du feu follet slovène et il s’inclinait d’un tout petit shido. Piétri allait remettre les pendules à l’heure. Dans un combat à sens unique (hormis une tentative d’uchi-mata de Cetic à mi-combat), le champion du monde trouvait la faille sur un ko-uchi-makkikomi compté waza-ari. Fidèle a son schéma, le Français continuait ses attaques pour asphyxier le Slovène. Il parachevait sa victoire avec un ippon-seoi-nage à gauche à deux secondes de la fin.
Il restait à Romain Buffet à apporter le point décisif. Ce qu’il fit impeccablement, yuko sur o-soto-gari puis deux minutes plus tard, un sumi-gaeshi parfaitement suivi au sol en yoko-shiho pour le compte.
Les trois points étaient là, Cyrille Maret n’avaient plus qu’à fermer le ban en battant Cedej dans un combat que le Levalloisien maitrisait parfaitement face à un adversaire visiblement exténué. Un hon-gesa-gatame compté waza-ari, quelques séquences où Maret insatiable secouait le grand Cedej comme un arbre fruitier prêt à donner et les Français pouvaient se féliciter. Mais on sentait bien que les regrets perçaient sous les tapes dans les mains et les accolades. La Géorgie n’était pas inaccessible à ce beau groupe français emmené par l’invicible Riner.
L’inépuisable Géorgie allait éteindre en finale, comme l’année dernière, un groupe russe pourtant composé exclusivement d’hommes frais. Même privé de leur -66 kg Shavduatashvili, désormais en -73 kg, les lutteurs géorgiens sont collectivement les judokas les plus forts d’Europe. Jusqu’à quand conserveront-ils cette suprématie ?

Finales : 

Féminines : France/Allemagne
Masculins : Russie/Géorgie

Masculins – Les Bleus piégés par la Géorgie

Dans une confrontation qui sentait la poudre, la France est tombée, aujourd’hui, sur plus forte qu’elle. 
En ouverture, Korval, dans son style si caractéristique fait d’attaques à la volée et d’initiatives juste assez sincères pour devancer systématiquement son adversaire au niveau du rythme, passait l’obstable Kardava grâce à un yuko obtenu à la mi-combat sur ippon-seoi-nage tout en verticalité. Malheureusement, Tatalashvili remettait les deux équipes à égalité après avoir mis deux fois le même mouvement à Florent Urani : un o-soto-otoshi en reprise de garde. Le premier marquait yuko. Le second, plus aérien, ipponisait le -73kg français.
Montaient alors sur le tatami les deux meilleurs -81kg de la planète judo. Un duel dont on sentait la tension et l’électricité se diffuser dans la Park&Suite Arena, suite à la victoire de Tchrikisvhvili vendredi soir. On le sentait, Piétri avait à coeur de mettre fin à cette série de défaites qui commencent à devenir trop récurrentes. Le duel fut âpre, tendu avec Piétri souvent sur l’attaque et un Géorgien attentif (voire attentiste) mais tranchant dans ses attaques. C’est alors qu’arrive la dernière minute où le Géorgien va, une fois de plus, briser les espoirs du champion du monde français. Alors qu’il lançait un mouvement d’épaule un peu lent, le Géorgien bloquait puis poussait le Français sur le dos. Waza-ari… annulé par l’arbitre. Mais il faut croire que le destin de ce combat décisif était écrit. Sur l’attaque qui suivait, les deux hommes s’empoignaient au corps-a-corps et c’est le Géorgien qui touchait au but avec un ko-soto-gake compté yuko.
C’était alors à Romain Buffet de redonner l’espoir au clan français. Mais l’expérience, la ruse et le uchi-mata ravageur du chef de file géorgien Varlam Liparteliani, douchait les espoirs de victoire du Français. Un uchi-mata makkikomi pour yuko de « Lipo » et c’était la Géorgie qui filait en finale, la victoire de Riner sur un superbe uchi-mata face à Okruashvili n’y changeant rien. Dommage. La médaille de bronze se jouera contre la Slovénie. 

Féminines : Les Françaises filent en finale

Face à la Slovénie de Lucija Polavder, les Françaises l’emportent 3 victoires à 2. Mais ce score serré ne réflète pas vraiment la physionomie d’un affrontement que les Bleues ont marqué de leur empreinte et de leur autorité technique. Ouvrant le bal, Annabelle Euranie se faisait surprendre par un étranglement de Petra Nareks. Mais Autome Pavia, décidément pressée d’apporter son point à l’équipe, expédiait son adversaire slovène sur un très joli ippon-seoi-nage à gauche qu’on lui connaît depuis peu. Revenue à égalité, la France prenait l’avantage grâce à l’autre leader de l’équipe, Clarisse Agbegnenou qui ipponisait Trstenjak sur un amour de o-soto-otoshi. 
Le point décisif était apporté par « Gé » Emane grâce à un sode-tsuri-komi-goshi compté waza-ari. En +78 kg, c’était Audrey Tcheuméo qui était préférée à Emilie Andéol pour affronter Polavder. Dans un combat où la Slovène aura passé son temps à empêcher « Tchoumi » de poser ses mains pour ses grandes attaques de jambe, c’est paradoxalement la judokate de Villemomble qui se fait pénaliser pour des sorties de tapis peu évidentes. Mais l’activité de la Française permettait à cette dernière de revenir à une pénalité partout au bout des cinq minutes. Et au gloden score c’est « Tchoum » qui se faisait, là encore, étonnemment pénaliser. Mais l’essentiel est là. La France est en finale. Et ce sera contre l’Allemagne de Miryam Roper, qui n’a laissé aucune chance à la Russie. 

Demi-finales :
Féminines : France/Slovénie et Russie/Allemagne
Masculins : France/Géorgie et Allemagne/Russie

Masculins

Quarts de finale – Teddy Riner déjà décisif

C’était L’Ukraine de Zantaraia, à laquelle L’Esprit du Judo a consacré un long reportage dans son dernier numéro. Et là encore, cela ne débutait pas idéalement puisque dans un duel très viril, Korval se voyait pénalisé à 1’30 de la fin d’un hansokumake pour prise aux jambes. Un mauvais départ que rattrapait Florent Urani en l’emportant sans discussion face au costaud mais limité Drebot sur un mouvement plutôt original : un sumi-gaeshi suivi aussi sec par un uchi-mata à raz du sol. Les Bleus en bleu prenaient l’avantage grâce au « spécial » (morote-seoi-nage) de Schmitt. On croyait la France bien lancée pour se qualifier sans trop de douleurs mais Alexandre Iddir, après avoir marqué yuko sur un beau mouvement de hanche se relâchait et se voyait punir par l’ancien champion du monde junior Quedjau Nhabali sur tsuri-komi-goshi compté waza-ari. Visiblement fatigué et en manque de lucidité, le Levalloisien prenait un second waza-ari synonyme d’égalité entre les deux équipes et donc de match décisif. Sortant du tatami en s’excusant auprès du « patron » Riner, la France jouait donc sa qualification sur le combat entre les deux poids lourds. Une situation qui n’a absolument pas troublé le champion d’Europe puisque ce dernier faisait montrer tranquillement les pénalités jusqu’à la victoire finale malgré une nouvelle attaque en sasae de Bondarenko (après celle en individuel hier) qui déséquilibrait le colosse guadeloupéen.

Les Françaises foncent en demi-finales

Les Françaises (Euranie, Pavia, Agbegnenou, Emane et Andéol) se défaisaient facilement des Polonaises en l’emportant 5 à 0. Du travail sérieux avec en prime de très beaux mouvements de Pavia (o-soto-gari alors que la Polonaise pensait à un matte) et d’Agbegnenou qui faisait aussi parler son o-soto à gauche. En demi-finale, se sont les Slovènes de la championne olympique Urska Zolnir, revenue pour aider ses copines dans l’épreuve par équipe qui s’offrent à nos judokates.

Premier tour contre Israël – Une victoire probante

Dans une compétition qui ne sourit guère à l’équipe de France depuis 2011, l’équipe masculine a à cœur d’offrir à son public une victoire pour clôturer ce championnat d’Europe. Un premer tour a priori qui pouvait s’avérer piégeux contre Israël qui commençait plutôt mal avec une défaite de Loïc Korval au golden score d’une petite pénalité très sévère face au rugueux Pollack. Mais Legrand remettait les deux équipes à égalité en dominant d’un shido Muki après un combat d’une grande intelligence tactique et une assurance confondante où il a géré à la fois son adversaire et l’arbitrage. Derrière, Piétri, avec un superbe juji-gatame à la volée, Buffet puis Maret apportaient leur obole à la victoire française.