Elle se rapproche des Jeux olympiques de Rio

On a déjà eu l’occasion de dire à quel point Laëtitia Payet a du tempérament et un esprit de combat inlassable. Projetée numéro un française de la catégorie après le forfait d’Amandine Buchard, pas assez sortie selon elle quand cette dernière était la n°1, elle en est désormais à son onzième week-end de compétition depuis le mois de novembre – dont le championnat d’Europe – alternant le meilleur et le moins bon, cravachant sans trêve pour entrer dans la zone olympique. Nous l’avions écrit, le strapontin de qualifiée sur le quota continental qu’elle occupait il y a quelques semaines était fragile. La distribution des points des championnats continentaux n’avait pas joué en sa faveur. En s’embarquant pour ce Grand Chelem de Bakou, avant-dernier tournoi qualificatif avec le Master de la fin de ce mois, elle n’était plus qualifiée pour les Jeux.

Elle bat Lokmanhekim

Il fallait faire la performance, elle l’a faite, démontrant encore une fois qu’elle n’abdique jamais, et aussi qu’elle est encore capable d’ajouter des éléments techniques à sa palette, notamment un beau décalage pour des sasae à une main à partir d’une saisie revers, comme le sumi-gaeshi qui lui avait permis de battre la championne olympique Menezes au tournoi de Samsun en avril. Sur ses deux premiers tours de ce Grand Chelem, elle bat la n°16 mondiale, l’Ukrainienne Cherniak, et la n°10, la Turque Lokmanhekim, celle-là même qui l’avait sortie du championnat d’Europe. Ecartée aux pénalités par la Hongroise Csernovicki, deuxième Européenne et septième mondiale, elle concluait parfaitement sa journée par une clé magnifique en juji-gatame sur la Gabonaise ex-Brésilienne, Taciana Lima (11e mondiale). Du beau boulot.

Elle entre enfin dans la zone de qualification

Du beau boulot et surtout 200 points très précieux dans la musette. Lesquels la font entrer enfin dans la zone de qualification directe, elle qui était 21e, devant l’Italienne Moscatt (20e, battue au premier tour) et la Cubaine Dayaris Mestre Alvarez (18e, battue au premier tour de repêchage), devant l’Israélienne Rishony (19e, battue au premier tour de repêchage). Mais elle ne rattrapera plus la petite Espagnole Julia Figueroa (13e) qui réalise l’exploit d’emporter ce Grand Chelem. 

Est-elle assurée d’aller aux Jeux ?

La situation est désormais infiniment meilleure pour elle, mais encore pas définitive. Il reste le rendez-vous d’Almaty au Kazakhstan du 13 au 15, dont les points seront chers dans cette catégorie où les filles qualifiées et non qualifiées se battent dans un mouchoir de poche, et surtout un Master du 27 au 29 à Guadalajara au Mexique qui va distribuer pléthore de points, de 700 au vainqueur à 112 pour le septième, et même encore 28 pour une simple victoire. Quelle va être la stratégie de Laëtitia Payet ? Celle de ses rivales directes ? Rien n’est encore joué. 

La seule performance française du premier jour

En entrant dans les vingt, elle libère aussi la possibilité pour un autre Français d’utiliser l’unique quota continental possible par pays. Avec cette médaille de bronze, c’est peut-être deux combattants français qu’elle envoie aux Jeux. Car ce quota continental, Kilian Le Blouch, 31e en -66 kg, risque d’en avoir besoin. Sur ce Grand Chelem, il est en effet battu par l’Italien Elio Verde (33e) et n’est pas repêché. Battue par L’Israélienne Shira Rishony, Aurore Climence Urani abandonne tout espoir d’être la -48 kg française à Rio. Quant à Annabelle Euranie (-52 kg), fatiguée, affectée par le sentiment d’avoir raté sa chance au championnat d’Europe, la quatrième mondiale est battue par deux combattantes motivées, l’Israélienne Gili Cohen (14e) et la Mongole Bundmaa Munkhbaatar (17e), et ne se hisse qu’à la septième place. Enfin le -60 kg Vincent Limare ne fait pas oublier la performance majeure de Walide Khyar à Kazan (la médaille d’or du championnat d’Europe) en perdant 3 shido à 2 au premier tour contre le Brésilien Felipe Kitadai. La porte de Rio se referme.