Victoire de Tcheumeo, et belle performance de Pinot

Audrey Tcheumeo gagne sans problème le Grand Prix d’Abou Dhabi de judo 2013, et c’est une bonne nouvelle du côté de notre championne du monde 2011 qui, malgré ses déconvenues relatives des Jeux 2012 et des championnats du monde 2013 (à chaque fois 3e), paraît gagner progressivement en sereine autorité. Néanmoins, tout autre classement que la première place aurait été déplacé : elle bat au premier tour la Brésilienne Samanta Soares, 64e mondiale, Puis la Croate Ivana Maranic, 18e mondiale, et en finale, l’Anglaise Natalie Powell. Des classements assez flatteurs, mais dûs à des perfs surcôtées aux Grands Prix de Tashkent et de Rijeka. Pas de quoi gêner normalement la Française, n°3 mondiale actuellement.

La performance française la plus intéressante de cette seconde journée de Grand Prix d’Abou Dhabi, n’est pas une victoire, mais la médaille de bronze de Margaux Pinot (-70 kg). Comme Amandine Buchard, Margaux Pinot était aux championnats du monde juniors il y a peu, et, comme elle, elle s’est illustrée au championnat de France. Si la trajectoire d’Amandine Buchard est sans équivalent, la belle série de Margaux Pinot est intéressante. Troisième du championnat du monde junior, troisième du championnat de France senior et finalement troisième de cette première grosse sélection seniors dans cette catégorie des -70 kg. 
Pour une fille non classée (120e mondiale avec 12 points), ce type d’événenements propose toujours un tirage difficile, avec quasiment systématiquement l’adversaire la mieux classée au premier tour. Un piège systématique dont il est bien difficile de sortir… Pour Pinot, ce fut l’Autrichienne Bernadette Graf, 7e mondiale et médaillée des derniers championnats d’Europe. Elle l’expédiait rapidement sur un fantastique ippon-seoi-nage. Malheureusement pour elle, elle prenait une pénalité guère justifée au tour suivant devant la Russe Gazieva, 25e mondiale. En repêchages, elle poussait sur le dos une solide Chinoise Zhao Jia (50e mondiale) avec un beau ko-uchi-makikomi et arrachait la médaille de bronze aux pénalités à l’Italienne Cantoni (65e mondiale). Désormais, avec cette victoire sur Graf, la jeune Pinot a fait sauter le couvercle. 120 points de plus qui lui rendront le prochain tournoi plus facile. 

 

Dans cette catégorie des -70 kg, la toute nouvelle championne de France et déjà 29e mondiale, Fanny Estelle Posvite, tire un peu moins bien son épingle du jeu. Après une victoire facile, elle était logiquement dominée par la féroce Kim Polling, numéro un mondial. Au premier tour de repêchages elle était prise pour yuko dans une joli tomoe-nage de l’Anglaise Sally Conway (16e mondial) et s’arrêtait là.

Andeol, en bronze elle aussi

Emilie Andeol (+78 kg), 5e mondiale, monte elle aussi sur le podium après une victoire sur une Chinoise anonyme, Xing Yuhang, suivie d’une défaite  devant l’Allemande Konitz, 19e mondiale. Une contre performance pour la tenante du titre. Elle termine positivement, en bronze, avec un dernier ippon sur l’Anglaise Adlington (13e mondiale).

Cyrille Maret et la surprise Orlik

Après son tour de chauffe à Marseille en poids lourds, Cyrille Maret faisait à Abou Dhabi une compétition de reprise au poids de -100 kg. Ell est ratée. Après une victoire sur l’Anglais Ben Fletcher, il était surpris par un bel uchi-mata… du Suisse Orlik. Flavio Orlik, 22 ans, 65e mondial, passé à la vitesse supérieure en cette année 2013. Pas de chance, Maret tombait en repêchages sur son bourreau des championnats du monde, le nouveau venu ouzbek Soyib Kurbanov (19e), qui le manoeuvrait à nouveau sans trop de difficulté. Une mauvaise journée pour notre meilleur -100 kg français, 5e mondial.

La France première chez les filles

Si la Russie ajoute encore une médaille d’or masculine avec le poids lourds Kambiev, elle subit la déconvenue de ne pas voir monter le -100 kg Samoilovich sur le podium et surtout la défaite de Kirill Denisov, le -90 kg numéro un de l’équipe, nettement battu sur un beau o-uchi-gari final par l’Italien Facente, un champion d’Italie de 26 ans pourtant plutôt discret jusque là, mais qui semble monter en puissance. Malgré tout, avec sa médaille d’or et cinq médailles de bronze, dont trois pour les filles aujourd’hui, la Russie termine en tête des nations avec treize médailles dont quatre en or. Elle a remis au travail certains de ses grands leaders londoniens qui ont pu mesurer leur niveau d’engourdissement. 
Derrière elle, l’Allemagne, avec certains de ses meilleurs éléments, dont Peters (1e en -100 kg), Konitz (1e en +78 kg) ou Roper (1e en -57 kg).
La France se console de sa 3e place générale de sa grosse équipe et de l’échec de ses masculins avec une première place au classement des féminines.