Le responsable des équipes de France de judo masculines s’est confié à l’EDJ

Les équipes de France de judo, juniors et séniors, ont repris le chemin de l’entraînement cette semaine à l’INSEP.  Après des championnats du monde plutôt réussis cet été à Rio, Stéphane Frémont, entraîneur du collectif masculin, fait le point sur cette rentrée.  

©Emmanuel Charlot / L’Esprit du Judo 

Comment s’organise la reprise après ces championnats du monde ?

L’entraînement a repris lundi. On a demandé aux garçons d’être présents à trois séances dans la semaine : lundi, mardi et jeudi. Ils auront ensuite une semaine de repos, c’est une reprise en douceur. L’entraînement « pur » débutera le 14 octobre.  Après, tout dépend des profils. Certains ont souhaité reprendre avec une préparation physique. On réhabitue le corps à suer. 

Teddy, Ugo… Tout le monde n’a pas encore repris ?

Teddy vient d’être opéré de son épaule gauche, il a vu le médecin hier. Il ne devrait pas tarder à commencer la rééducation. On ne peut pas encore dire quand il sera de retour, cela dépendra de la manière dont il supporte la rééducation. Quant à Ugo, il sera présent le 14 pour la véritable reprise. Il rejoindra le reste du groupe en cours de route. Les profils sont différents. Il y a une bonne ambiance dans le groupe : on parle, on écoute… On fait attention à leurs besoins.

Cette reprise semble plus facile que celle des Jeux olympiques, dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Les championnats du monde ont lieu tous les ans, les JO seulement tous les quatre ans. Ce n’est donc pas la même pression. Les Jeux sont un évènement majeur pour les sportifs, un aboutissement. Les deux années qui les précèdent, c’est une véritable course pour être dans les 22 meilleurs mondiaux. Pendant cette période, la pression est très forte. Du coup, après les JO, c’est l’occasion de faire une véritable coupure afin de redémarrer sereinement un nouveau cycle olympique.  

Là, on est dans une bonne dynamique. Ce nouveau groupe olympique est né cette année. Il doit encore se construire. Avec eux, on est gourmand mais il y a de quoi ! (rires) On va poursuivre le travail commencé. Ils sont capables d’aller beaucoup plus haut.

Quels sont les grands rendez-vous de la saison prochaine ?

Le tournoi de Paris évidement, puis les championnats d’Europe et du monde (en Russie ndlr). Les événements annexes sont des tournois de « réglages ». Ils permettent à nos combattants de progresser dans les combats, d’apprendre. Les championnats d’Europe sont un défi puisqu’ils se dérouleront à domicile, à Montpellier. Ça nous a toujours porté chance de combattre en France* car on est porté par le public. L’objectif est de faire mieux qu’à Budapest l’an passé : battre le record de 12 médailles et surtout ramener plus d’or (4 titres gagnés en 2013 ndlr).

Comment allez-vous préparer ces rendez-vous ?

On fonctionne sur un cycle olympique. Les deux premières années de ces nouvelles olympiades sont centrées sur les stages. En décembre, l’équipe se déplacera deux semaines en Asie avant la coupe d’Europe des clubs à Paris. En mars, 3 semaines sont prévues en Mongolie. Il y aura aussi 3 semaines en Biélorussie, en plus de nos habituels stages d’été. Ça permet aux garçons de se confronter à leurs adversaires étrangers, de mesurer l’évolution technique. Les deux dernières années seront focalisées sur les compétitions pour placer un maximum de Français dans les 8 meilleures mondiaux. Et encore une fois, on fera en fonction des profils de chacun. Mon mentor** me disait souvent, « Notre job est de ne pas les empêcher d’être bon ». J’essaye de suivre son conseil (sourire).

 

*Les championnats d’Europe de judo ont déjà été organisés huit fois en France. Les dernières éditions se sont déroulées en 2001 et 1992 à Paris.

**Lionel Gaillat, membre du staff de l’équipe de France de 2004 à 2008 et ancien entraîneur national de Stéphane Frémont. « A ses côtés, je suis en formation continue », confirme le coach des Bleus.