Dans cent jours débuteront les Jeux olympiques de Paris, l’événement sportif planétaire de l’année, lors duquel le judo tricolore espère jouer encore le rôle de locomotive. Une équipe de France désormais au complet qui aura la volonté de triompher lors de « ses » JO, aussi bien sur le plan individuel que lors du par équipes mixtes. Huit jours de compétition dont nous vous expliquons ici les modalités de qualification. Explications.

1) Un principe d’universalité
Le premier grand principe de qualification tient dans le fait qu’il ne peut y avoir qu’un seul représentant par pays et par catégorie de poids.
Une logique qui avait fait du judo le deuxième sport quant au nombre de nations participantes lors des Jeux olympiques de Sydney en 2000. Un choix de l’universalité, différent de celui fait par l’athlétisme où il n’est pas rare, par exemple, de compter plusieurs Américains ou Jamaïcains en finale du 100 mètres.

2) Qualification d’office
Deuxième grand principe : le pays hôte se voit octroyer automatiquement un quota dans chaque catégorie de poids.

3) 372 participants
Pour ses Jeux olympiques de Paris, il y aura au total 372 participants à l’épreuve de judo : 186 féminines, 186 masculins.
À titre de comparaison, il y en avait 386 à Tokyo, soit quatorze de plus (un par catégorie de poids).
Si l’on entre dans le détail : 338 seront qualifiés par la ranking list, 14 représentants français, 5 athlètes invités à participer à l’épreuve par équipes mixtes (et qui pourront également en découdre dans leur catégorie de poids en individuel), et enfin 15 bénéficieront d’une wild card, au titre de l’universalité.
Le 8 juillet sera la deadline pour engager ses titulaires olympiques.

4) La ranking list olympique
La ranking list olympique, qui sert de base à la qualification de la très grande majorité des athlètes, a débuté le 24 juin 2022 avec le Grand Chelem d’Oulan-Bator, et se clôturera le 23 juin 2024, après les championnats du monde aux Émirats Arabes Unis (19-25 mai) donc, dernière épreuve majeure du circuit international avant trois week-ends d’opens continentaux (Marrakech et Tahiti les 1 et 2 juin, Abidjan et Madrid les 8 et 9 juin, Lima les 21 et 22 juin) qui ne devraient guère chambouler les hiérarchies (cent points sont seulement promis aux vainqueurs à ce niveau, soit dix fois moins qu’un Grand Chelem à titre de comparaison).

Dans cette ranking list, les douze meilleures performances de chaque judoka sont comptabilisées :  six à 50% et six à 100% des points attribués selon le niveau de l’événement. Les six « perf’ » à 50% sont celles comprises entre le 24 juin 2022 et le 25 juin 2023 (Grand Chelem d’Oulan-Bator 2023 compris). Les six « perf’ » à 100% sont ou seront celles réalisées entre le Masters 2023 et la fin de la qualification.
Les plus fins observateurs pourront remarquer que les résultats des championnats d’Europe de Montpellier, organisés en novembre 2023, sont pourtant comptabilisés à 50%. Pourquoi ? Parce qu’un autre championnat continental est organisé fin avril (à Zagreb la semaine prochaine) qui, lui, sera valorisé à 100%.

5) Processus de qualification individuelle
Il est le suivant : pour chaque catégorie de poids, les dix-sept judokas les mieux classés à la ranking list olympique le 23 juin 2024 à minuit seront qualifiés pour les JO (noms avec un fond vert sur la page internet dédiée). Si deux ou plusieurs judokas de la même nation sont dans les dix-sept mieux classés, la fédération et le comité olympique de ladite nation devront en choisir un, sans obligation d’ailleurs de sélectionner le mieux classé.

Ensuite vient ce que l’on appelle les quotas continentaux (voir ci-dessous). L’information à savoir : il n’y a qu’un seul quota par pays, féminins et masculins confondus. Ces quotas sont calculés en fonction des points à la ranking list olympique (en fond bleu sur la page internet dédiée).


Enfin, quinze invitations seront données début juillet par la fédération internationale de judo (FIJ) à des comités olympiques. Il s’agit généralement d’invitations pour des petits ou micro-États, ou pour une participation à forte valeur symbolique. Le but est de pouvoir ainsi célébrer l’universalité de notre sport.

6) Processus pour l’épreuve par équipes mixtes
Tout pays ayant au moins un qualifié individuel pouvant concourir dans chacune des six catégories de l’épreuve (-57kg, -70kg, +70kg, -73kg, -90kg et +90kg) peut présenter une équipe. Actuellement, l’Espagne remplit par exemple ces conditions de participation, mais serait contrainte d’aligner une -48kg ou une -52kg en -57kg, ainsi que sa -70kg en +70kg. Une tolérance de deux kilogrammes sera appliquée lors de la pesée pour cette épreuve.
Les têtes de série seront désignées via la ranking list par équipes. Une nouveauté : une invitation par continent sera donnée à une équipe nationale qui n’a que cinq qualifiés sur les six catégories de poids. Les invitations iront aux équipes les mieux classées à la ranking list par équipes. Si une invitation ne peut être donnée à un continent faute d’avoir cinq qualifiés (ce qui est le cas de l’Afrique), l’invitation ira à l’équipe la mieux classée à la ranking-list, peu importe son continent. À l’heure actuelle, ces invitations auraient pour récipiendaires le Kazakhstan (Asie), Cuba (Amérique) et l’Allemagne, la Géorgie et l’Autriche pour l’Europe (qui récupérerait les quotas de l’Afrique et de l’Océanie).